Les 4 satellites «maritimes» Inmarsat.

Inmarsat Mini-C, notamment tracking et encore plus.

Tracking mondial AIS via satellites Orbcomm OG2.

ACR Bivy comparé à quelques concurrents (Doc. ACR)

Garmin inReach Messenger  avec ou sans smarphone : track+SOS+Météo Mer+SMS pour 300€+abon. comm. (15 à 75€/mois)  

TravelMap : affichage du tracking + blog texte et photos. All in one. 

Tracking, plotting et autres suivis

Informatique & communication

Avec le développement exponentiel des réseaux de satellites au-dessus de nos têtes,  il devient facile de communiquer en permanence à tous vos camarades la position où vous vous trouviez quelques minutes auparavant… Google Earth a mis à disposition sa formidable plateforme cartographique et photographique. En mixant les deux, vous pouvez faire savoir au monde entier quel est le sillage de votre navire, même si c’est essentiellement vos proches qui y trouvent de l’intérêt.

Au-delà de cet aspect ludique de la communication (on peut ne pas aimer), il y a des aspects plus utiles : la détection du déplacement de votre bateau peut servir d’antivol, le bouton «Distress» de certains équipements peut offrir un signal d’alarme autre que la balise de détresse 406 MHz (qui reste indispensable en grande croisière). 

Il existe deux systèmes de suivi (tracking) du bateau :

  • Système automatique: ou balise automatique. L’équipement intègre un GPS et un système de communication (montant et parfois descendant) avec un réseau de satellites (Inmarsat, Iridium, Globalstar, Orbcomm,  …). Tous les réseaux de satellites n’offrent pas la même possibilité de tracking au grand large. Il y a des systèmes totalement indépendants (= sur batterie comme Dolink, Spot, inReach) ou alimenté par les batteries du bord (Aurora Glow). Nous y reviendrons plus loin.
  • Système manuel: Vous relevez les positions sur votre GPS de bord et vous les envoyez par e-mail à un copain via votre système de communication satellitaire, votre e-mail BLU (Sailmail par exemple) ou via votre GSM en navigation côtière. Très basique et has been…

Tous ces systèmes ne sont rien sans une interface cartographique de qualité. Comme la visualisation de la trace est destinée aux amis restés à terre, il faut que ce soit facile à consulter. Google Earth fait ici figure de leader incontesté. La plupart des services utilisent cet affichage bien rôdé. Son côté ludique est indiscutable avec la faculté de zoomer sur les lieux de mouillage. 

‍ Tracking sur base d’une carte                           Tracking sur base Google Earth






La fonction de base est le positionnement sur une carte affichée. Ensuite, suivant la qualité du prestataire de services, le spectateur pourra voir la trace reliant l’historique des positions, afficher le cap, la vitesse et la force du vent si ces infos sont transmises par le bateau ou extrapolées d’une base de données météo. Il est également possible d’afficher les champs des vents pour les prochains jours autour de la dernière position du bateau (via fichiers GRIB). Certains systèmes plus sophistiqués surveillent votre bateau pendant votre absence et vous communiquent grâce à des capteurs, tension batteries, niveau d’eau dans les cales, chocs et déplacements du bateau, etc… (NautiConcept).







«Fleur Australe» en Alaska sur fond de fichier GRIB








Infos affichées en cliquant sur l’icône du bateau

Autres services possibles sur certaines balises

  • Alarme détection mouvement : vous avez laissé votre bateau sagement amarré à sa place de port. Une fois ou plusieurs par jour, la balise de tracking du bord expédie sa position. Si la position n’est plus la même que la précédente, c’est que le bateau a bougé. Le mot branché est « geofencing ». Un message d’alerte vous prévient par SMS ou e-mail. Maline, la balise va continuer à fonctionner et vous pourrez retrouver votre bateau avec son équipage d’aigrefins.
  • Alarme intrusion : une simple cellule de détection ou une installation d’alarme complète qui communique avec la balise et ensuite avec vous.
  • Alerte : certaines balises envoient un e-mail d’alerte pré-encodé après une détection via un senseur et suivant des paramètres préalablement réglés.
  • Détresse : certaines balises ont un bouton « Détresse ». L’actionner alertera le prestataire de service (Dolink, Advanced Tracking ou une adresse e-mail). Ces alertes ne sont généralement pas «officielles» (pas GMDSS) à l’exception notoire de celles générées par Inmarsat. Les détresses SARSAT-COSPAS (balise 406MHz) sont GMDSS et bien sûr «officielles».
  • Remise assurance : certaines balises sont homologuées par des compagnies d’assurance qui peuvent vous faire bénéficier d’une remise sur la prime et d’une suppression de la franchise vol du bateau. Ceci devient malheureusement de plus en plus rare…


Couverture du réseau

La couverture de votre balise de tracking sera identique à la couverture du réseau de communication. Actuellement, les réseaux utilisés sont :

  • GSM : pour une couverture côtière (avec risque de « trous »). Peu utile en grande croisière mais suffisant en Europe.
  • Inmarsat : le plus ancien réseau satellitaire, très sérieux et mondial à l’exception des pôles (rien au-dessus de 70°N et S).
  • Iridium : mondial.
  • Globalstar : s’est récemment étendu et convient pour une navigation atlantique (Pacifique, Indien et au-dessus des cercles polaires sont peu ou pas couverts).
  • Orbcomm : mondial à l’exception des hautes latitudes.


N.B. : pour ces deux derniers réseaux, la couverture est nettement plus large en simplex (tracking) qu’en phonie.


La couverture du réseau est aussi fonction du type de réseau satellitaire. Il y a trois types de réseau :






  • GEO : Geosynchronous Earth Orbit. Les satellites sont perchés à 36.000 m et tournent à la même vitesse angulaire que la terre, ce qui les fait apparaître comme stationnaires pour nous. A cette hauteur, ils embrassent un large champ terrestre. Quatre « oiseaux » suffisent pour couvrir plus de 80% de la planète (tout sauf les pôles). La vitesse de transmission est assez lente en raison de l’éloignement : 0,27 s pour un aller-retour. Inmarsat utilise ce type de satellite.
  • MEO : Medium Earth Orbit. Les satellites sont perchés à 12.800 m. La vitesse de transmission est plus rapide et descend à 0,1 s. Ce qui permet l’utilisation d’émetteurs de plus faible puissance. C’est la constellation des satellites GPS.
  • LEO : Low Earth Orbit. Les satellites sont déployés entre 800 et 1.600 kms (little, big et mega LEO). A cette faible altitude, le signal ne met que 0,05 s pour effectuer son A/R. Par contre, il faut un réseau dense d’oiseaux pour couvrir la terre entière : 66 satellites Iridium volent dans l’espace. Comme ils ne volent pas à la même vitesse angulaire que notre bonne planète (satellites défilants), ils se relayent entre eux pour acheminer la communication vers une station centrale au sol (Hawaii). Globalstar a opté pour un système plus simple : les 44 satellites communiquent directement vers des stations terrestres réparties autour du globe. La couverture dépendra donc directement du nombre et du bon positionnement des stations terrestres. Les mers du globe sont moins bien couvertes avec la constellation Globalstar qu’avec la constellation Iridium.


La suite de l’article montrera la couverture mondiale des principales constellations de satellites de communication.



























Les principaux réseaux satellitaires utilisés en tracking et leur couverture :


INMARSAT














  • Fondé en 1979 par organisation internationale de 80 pays et privatisé en 1999.
  • 4 satellites Inmarsat-3 «maritimes» géostationnaires à 35.700 km d’altitude.
  • Réseau terrestre de 37 LES (land earth station) spécialisées suivant le standard.
  • Inmarsat (C, M, Fleet, Bgan, D+, etc.).
  • Couverture mondiale sauf pôles (70°N et S).
  • Système essentiellement maritime intégré au système mondial de sécurité maritime GMDSS (SMDSM en français).
  • Traite la phonie, fax, e-mail, image, Internet.
  • Plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
  • Site internet : www.inmarsat.com/.
  • Autre : Inmarsat Wiki.
  • Prestataire de services pour balises et tracking : Visutrack Marine.
  • Balise Mini-C «Sailor» par exemple.


ARGOS















‍    Réseau des stations terrestres Argos


  • Opérationnel depuis 1979.
  • Constellation de 6 satellites LEO défilants à 850 km d’altitude.
  • Orbite polaire (satellite passe au dessus des pôles à chaque rotation de 100’).
  • Le satellite enregistre les informations reçues des balises puis les télécharge dès qu’il passe en vue d’une station terrestre (pas en temps réel).
  • Réseau terrestre de 55 antennes de réception.
  • Couverture mondiale.
  • Centres de calcul basés au CLS Europe à Toulouse et au CLS America à Washington.
  • Plus d’un million de messages/jour.
  • Plus de 20 000 balises ARGOS transmettent leurs données au CLS.
  • Ne traite que le tracking.
  • Site Internet ARGOS .
  • Autre : «Le Vendée Globe sous haute surveillance». Instructif.
  • Prestataire de services pour balises ARGOS (en location seulement).









IRIDIUM


















  • Constellation de 66 satellites défilants LEO communiquant entre eux.
  • 2 Stations terrestres traitant toutes les données (une civile et une militaire).
  • Couverture mondiale incluant les pôles.
  • Terminaux téléphoniques portables, compacts et sur batterie. Peu cher.
  • Traite la phonie, fax, e-mail, Internet (via grande antenne radôme Open Port).
  • Plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
  • Site internet : www.iridium.com.
  • Autre : Iridium Wiki.
  • Balises et tracking : balise «Aurora» (qui ne semble plus importée en Europe) ou Balise Iridium INO ou Garmin inREACH Mini 2 ou Messenger (track/SOS/météo/SMS).








GLOBALSTAR






















  • Fondé en 1994
  • Constellation de 44 satellites défilants LEO
  • Réseau de stations terrestres traitant toutes les données
  • qui n’est pas sur la carte ci-dessus, mais bien sur la carte Dolink plus loin).
  • Couverture terrestre débordant largement sur les mers. Atlantique couvert en
  • tracking.
  • Terminaux téléphoniques portables, compacts et sur batterie. Peu cher.
  • Tarif communication concurrentiel.
  • Terminal Globalstar peu cher pour usage avec GSM.
  • Traite la phonie, fax, e-mail.
  • Plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
  • Site internet : www.globalstareurope.com.
  • Autre : Globalstar Wiki.
  • Prestataire de services pour balises et tracking : DOLINK et SPOT X.











ORBCOMM















  • Fondé en 1993. Sous tutelle judiciaire en 2000 avant de retrouver des fonds privés.
  • Constellation de 12 satellites défilants LEO 2ème génération opérationnels  (Orbcomm-OG2) et +-24 opérationnels de la 1ère génération.
  • Réseau de stations terrestres traitant les données.
  • Couverture mondiale suivant défilement des satellites sauf pôles.
  • Traite seulement les data (pas la voix).
  • Le seconde génération de satellites (OG2) intégre un suivi AIS des navires équipés en plus du data. L’AIS par satellite est du tracking pur et simple.
  • Plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs.
  • Site internet : www.orbcomm.com.
  • Explication suivi AIS : Orbcomm AIS service.
  • Autre : Orbcomm Wiki.
  • Prestataire de services pour balises et tracking : Visutrack Marine.











Les principaux acteurs du tracking maritime


Si la plupart des réseaux de communication et de tracking satellitaires sont  nord-américains, ce n’est pas le cas de développeurs des balises utilisant ces réseaux. Américains, Européens, Australiens développent des balises civiles, principalement pour le suivi des mobiles terrestres (camion, containers, voitures). Ces balises sont facilement adaptables au monde maritime pour les navires ou miniaturisées pour le suivi des animaux (jusqu’à 15 gr. la balise oiseau chez Argos !). 


Examinons quelques balises et providers disponibles en France :


DOLINK

  • Balise Globalstar Dolink G2 - miniature, autonome ou alimentée, étanche, facile à fixer dans le bateau, peu chère.
  • Interface graphique : fond d’écran = Google Earth + alarme d’arrivée + divers rapports et traces  + affichage fichiers Grib.










ADVANCED TRACKING

  • Balise Globalstar SmartOne C, miniature, autonome ou alimentée, étanche, facile à fixer dans le bateau, peu chère. Idem Dolink G2 ci-dessus.
  • Balise ACR Bivy via réseau Iridium. Tracking + messagerie bidirectionnelle + Rescue (non GMDSS) + météo non marine (400€ + abon. 15 à 75€/mois).
  • Fonction balise de l’Iridium GO - (voir page Communication Satellite) avec abonnement «Forfait Tracking».
  • Balise Spot (plusieurs modèles) - miniature, autonome (ou alimenté.), étanche, SMS (certains modèles), détresse (non GMDSS).
  • Interface graphique Konectis : fond d’écran = Google Earth + alarme d’arrivée + divers rapports et traces  + affichage fichiers Grib. Egalement sur smartphone.










ORBITICA

  • Balise Inmarsat Mini-C TT/Sailor - antenne champignon extérieure, alimentée, Tracking + Data bas débit. Chère mais GMDSS.
  • Interface graphique VisuTrack Marine : fond d’écran = cartographie Admiralty UK + alarme d’arrivée + divers rapports et traces.










GARMIN

Garmin mérite d’être cité à cet endroit car ses produits hardware communiquent joliment avec des applications smartphones ou tablettes. C’est le cas notamment des appareils inReach Mini 2 et Messenger (track/SOS/météo/SMS): 

Vous pouvez partager votre trace sur Internet via l’interface MapShare de Garmin.

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TRAVELMAP

Cette société française existe depuis 2014 et ne fait que de l’interface entre les appareils de tracking (satellite ou GSM) et une carte OpenStreetMap. Le côté sympa, c’est que vous pouvez créer un blog avec photos et textes qui accompagnera votre tracking. Le tout sous un nom de domaine personnalisé.

Dont coût 90€/an, une misère. Voir TravelMap.

La liste des appareils de tracking compatibles est large : Spot, inReach, Iridium Go, Isatphone 2 pour le tracking satellite. Wayward (IOS) et d’autres pour le tracking GSM (à l’escale).













Conclusions (provisoires)

NE JAMAIS faire l’impasse sur la balise de détresse 406MHZ avec GPS intégré, c’est bien plus important que du tracking pour réseaux sociaux.


Le tracking maritime pour la plaisance a bien muri depuis quelques années, chaque constellation de satellites propose aujourd’hui des solutions maritimes alors que l’essentiel du marché est le suivi terrestre (camions, trains, containers, flotte de véhicules, etc.).


Depuis le début des années 2020, les balises de tracking sont devenues très très économes en énergie. Voyez la petite balise Garmin inReach Messenger : jusqu’à 46 jours pour une seule recharge de batterie avec une position envoyée toutes les 30 minutes. Il est loin le temps où ces balises devaient être alimentées en permanence sous 12 V ! L’inReach Mini 2 tient 14 jours avec un point par 10’. 


Les produits continuent à évoluer et s’enrichissent de nouvelles possibilités comme dans d’autres domaines de l’électronique et de la communication, il y a lieu de faire une étude de marché au jour de la prise de décision en fonction de vos besoins. Réfléchissez tout de même à la nécessité de vous faire «tracker» car c’est bien pour les autres que vous le faites puisque vous savez où vous êtes !


Si c’était pour moi, je choisirais l’Iridium Go Exec en activant sa fonction tracking car le prix est raisonnable et surtout, l’appareil fait beaucoup d’autres choses qui nous intéressent plus. 


Dites-vous également que vous pouvez vous faire «tracker» gratuitement sur «Marine Traffic» (et bien d’autres) si vous avez un AIS de «Classe B» sur lequel il devient difficile de faire l’impasse en grande croisière. La puissance de 5W des derniers modèles est en principe suffisante pour atteindre un satellite Orbcomm. Les «Classe A» des cargos passent bien (12,5W). Ci-dessous l’instantané «Marine Traffic» des seuls bateaux de plaisance en transat le 20/01/2023. Il y a du monde…
















Pour clore ce chapitre,

et distraire les férus d’informatique, le logiciel SaVi (Satellite Visualization) est gratuit et permet de visualiser en temps réel la couverture de plusieurs réseaux de satellites dont il a été question ci-avant. Il fonctionne sous Linux. Si vous naviguez sous Windows, installez d’abord l’émulateur CYGWIN. Si vous naviguez avec Apple, mettez le cap sur Mac-on-Linux


Que votre route ne soit pas droite et que votre trace donnée en pâture aux cybernautes initie de nouveaux départs.

Dernière mise à jour de l’article : avril 2023

Dernières MàJ du site :  Mars 2024

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