Ordures à bord ou hors bord
Vie à Bord
Durant l'année 2003, chacun de vous, terriens français, avez produit 420 kg de déchets. Ma calculatrice solaire m'indique un poids de 1,15 Kg/jour/personne. C'est énorme !
Pire, la moitié du volume de ces déchets sont des emballages. Disons 500g/jour/personne de papier carton (14%), verre (7%), plastique (26%), métal (4%). Non je n'ai pas fouillé vos poubelles. L'Etat français l'a fait pour moi.
Reprenons. Le papier, le verre, le métal ne me gênent pas. En revanche, le plastique n'est pas facilement dégradable. Nous en accumulons à 130g/jour/personne. Ce qui donne pour une transat classique de 20 jours à 4 >> plus de 10 Kg.
Or vous le savez, les emballages, c'est plein d'air. Vous avez beau compresser vos bouteilles d'eau, elle prennent encore beaucoup de volume. Pour vous faire une idée 10 Kg représentent 200 bouteilles de 1,5 l d'eau vide ou 400 boîtes de 33 cl. Il sera temps d'arriver pour vous débarrasser de tout ça …
Comment gérons nous les ordures sur Caramel ? Nous essayons d'abord de ne pas embarquer de futures ordures. Tous les sur-emballages sont systématiquement ôtés et jetés à la poubelle avant le départ : plastique des packs de bouteilles et de boîtes, cartons autour des yaourts, filets des fruits, etc … Les aliments frais à congeler sont ôtés des éventuelles barquettes en polystyrène, emballés dans des ZIPLOCK et marqués avant de filer au froid.
Ensuite en navigation hauturière, nous rejetons à l'eau les restes d'aliments et épluchures qui feront toujours plaisir aux habitants des océans. Les papiers et cartons sont également rejetés à l'eau, vu leur dégradation rapide et inoffensive.
Nous gardons à bord les déchets plastiques et métalliques que nous essayons de compacter au mieux. J'ai vu des plaisanciers brûler leur ordures sur une plage de Tortuga (Venezuela) sous prétexte que les pêcheurs qui y vivent le font également. Je pense que ce n'est pas une bonne idée, c'est pas la peine de leur laisser une grosse flaque rigide de plastique, de polystyrène et d'huile de vidange mal cramés. Eux n'ont pas vraiment le choix et nous sommes des invités.
Les photos ci-contre illustrent un petit truc qui réduit au maximum les bouteilles d'eau. Cela prend un peu de temps, mais quelle saine occupation durant vos quarts de nuit.
Les boîtes en alu des boissons sont comprimées entre les mains. Pour les boites de conserve, il suffit d'ouvrir l'autre côté de la boîte et d'aplatir le cylindre de métal pour minimiser le volume des conserves consommées.
Nous ne sommes pas inattaquables sur le verre. Je casse les bouteilles par dessus bord en leur assénant un bon coup de manivelle. La silice de retour à la silice. J'attends les commentaires pour éventuellement arrêter et me réorienter sur le Cubitainer …
Les piles ont droit à un traitement de faveur, on les garde jusqu'à trouver un pays où elles sont recyclées. C'est un très faible volume.
Que faire de tous ces déchets que nous devons conserver ? Nous les jetons quotidiennement dans le sac (30 L) de la poubelle de la cuisine. Lorsqu'il est plein, ce sac rejoint un grand sac de 100 L entreposé dans le grand coffre arrière. Une autre possibilité est de le stocker dans la jupe arrière (si elle existe) ou dans l'annexe, si elle pend sous des bossoirs.
En général, on rince un peu les emballages qui risquent de sentir à la décomposition, afin d'éviter de laisser traîner dans sillage, une odeur de charogne …
Enfin, je m'adresse aux gros cochons qui se débarrassent sans vergogne de leur huile de vidange, quitte à la mettre à la mer. Nous avons solutionné simplement le problème : un jerrycan noir de 10 litres - réservé à cet usage - la conserve jusqu'au prochain garage de rencontre.
En navigation côtière ou en Méditerranée, nous gardons tout car la prochaine escale est toujours proche.