Vue sur la baie de mouillage de Fernando de Noronha.
Grand Voyage
Dans les années 70, l'archétype du navigateur était le 68ard poilu, lâchant la société réactionnaire pour voguer sur l'Atlantique (rarement plus loin) à la barre d'un ferro-ciment aux allures de caravelle ou d'une coque acier de la classe Panzer. La transat achevée, ils nous pondaient un bon bouquin édité avec un peu de chance, chez Arthaud.
C'était l'époque où ceux, restés à terre, découvraient les horizons lointains dans la littérature et rêvaient de tropiques à la barre d'un vieux 7,10m de contreplaqué en traversant la Manche un week-end d'avril.
Cette génération de marins révoltés et précurseurs a déblayé les routes de navigation et par leur enseignement, a permis à la génération suivante de se lancer au large avec plus d'assurance.
L'explosion de la plaisance en Europe et l'augmentation des loisirs a donné le temps et les bateaux nécessaires aux longues escapades.
Les progrès de l’électronique embarquée et surtout la position GPS du navire sur les océans ont achevé de rassurer les hésitants qui se sont lancés.
L'essentiel de la troupe part pour une à deux années. Le programme est soit modeste comme un tour de Méditerranée, soit plus copieux : un tour d'Atlantique plus ou moins garni selon que l'on part un ou deux ans.
Certains speedés arrivent même à faire un tour du monde sur deux ans. Ce n'est pas notre rythme. Nous ne concevons un tour de la planète qu'en quatre ou cinq ans, pas moins. Evidemment les candidats sont déjà moins nombreux, car il faut une sacrée tranche de temps libre.
Après une année de navigation en Atlantique, la plupart des navigateurs laissent leur bateaux une ou deux saisons aux Antilles pour en profiter l'hiver avant de le ramener ensuite en Europe.
Ceux qui disposent de temps (pré-retraités) peuvent partir sur Panama pour la grande boucle, mais ils sont rares (moins de 10%).
Le même pourcentage revient en Europe dans le même élan, en bouclant le tour d’Atlantique sur une année.
Quelques propriétaires essaient de vendre leur bateau aux Antilles ou aux USA, ce qui n'est jamais facile.
La tendance qui se dégage depuis quelques années est de laisser son bateau en été à sec à Trinidad ou a Grenade par exemple. Revenir à la maison à la belle saison pour voir famille et amis. Retour sur les Caraïbes pour la bonne saison de navigation (hiver). Evidemment, il faut être retraité pour cela, mais financièrement parlant, c'est moins lourd que d'avoir une place au port en Méditerranée occidentale : faites le calcul !
Malheureusement, les Antilles deviennent de plus en plus encombrées. Il faut aussi songer au Brésil qui depuis septembre 2006 autorise les bateaux étrangers à rester deux ans dans le pays. Les bateaux, pas les personnes. Les infrastructures ne se développent que lentement, mais la Marina Jacaré Village vous le propose.