Conserves dans la cale avec marquage indélébile sur le dessus de la boite

Deux filets au plafond du carré pour conserver les fruits et légumes en traversée

Avitaillement du bord

Vie à Bord

Que faut-il emporter à bord pour manger et boire ? Cela dépend évidemment de ses goûts, de la durée de la navigation. Au début, on ne sait pas trop comment s'y prendre, mais l'occasion faisant le larron, on prend le tour de main.


Au départ de France, on fait le plein de tout. Ce pays de cocagne est numéro un pour la qualité et le choix des conserves. Remplir ses cales si l'on part pour le grand voyage. La consommation sera remplacée par les opportunités en cours de route.


Privilégier en particulier les conserves de légumes dont la qualité et l'offre baisse en allant vers le sud et l'ouest. Idem pour les conserves de fruits (très difficile de trouver des abricots en boîte dès l'Espagne par ex.). Les conserves de viande se trouvent un peu partout mais c'est rarement bon. Thon, sardine et maquereau en boîte sont assez faciles à trouver dans tous les pays (souvent thon à l'huile et pas au naturel). Le thon en boîte est probablement un des aliments en boîte les plus consommés, il n'y en a jamais de trop. Un stock de pâtés en bocaux est toujours apprécié, en plus des gâteries introuvables comme confit d'oie ou foie gras pour les grandes occasions (passage de l'équateur par exemple)


L'huile d'olive, première pression à froid est pratiquement introuvable après la France. Un bateau ami en avait 24 litres en partant ! Idem pour le bon vinaigre. Ne lésinez pas sur la moutarde et les épices, la qualité baissera sensiblement.


Toutes nos conserves sont rangées dans les cales (question de poids) et nous marquons au feutre indélébile le contenu sur le dessus de la boîte. Lorsque l'on ouvre le coffre c'est parlant. Nos cales sont séparées entre laitages - fruits et légumes - viandes et saucisses (même si c'est pas de la vraie viande …) - poiscailles - soft drinks - vin. Quand on sait ce qu'on cherche, on ouvre directement le bon plancher.


Catherine avait fait une bonne vingtaine de conserves de viande stérilisée en pots de verre. La moitié a été gâchée, probablement par de petits chocs en navigation qui ont ôté le vide d'air. Expérience olfactive la plus hallucinante qui soit ! Nous avons mangé ceux qui étaient bons et donné les pots de verre au Brésil …


Si on a la chance d'avoir un congélateur, alors c'est royal, presque rien n'est impossible. Nous y stockons : beurre, camembert, brie, pâte brisée pour les tartes, viandes et volailles fraîches, poissons frais (y compris celui pêché par nous), légumes frais blanchis, plats surgelés préparés pour les en-cas en navigation par mauvais temps, et bien sûr les glaçons pour la caipïrinha … Un congelo c'est la vie en rose. S'il est en panne, on mange tout en invitant les copains et on fait comme dans le temps. Mais rassurez-vous, c'est bien plus fiable que l'on ne pense. C'est surtout un problème de gestion de consommation électrique. Lorsque nous rentrons en Europe pour quelques semaines, nous essayons de trouver un autre bateau pour accueillir nos surgelés jusqu'au retour… contre des plaquettes de chocolat noir à l'orange.


En général, tous nos bateaux sont maintenant équipés d'un frigo, on le réserve pour les légumes et les fruits sensibles, les yaourts, les œufs, les fromages, les charcuteries (jambon, saucisson), les restes de repas et les boissons à rafraîchir. Un frigo à porte verticale est bien plus pratique à l'usage (recherche ou nettoyage), même si on perd beaucoup de froid à l'ouverture.


Les légumes ne sont pas un problème durant une navigation circum Atlantique, on en trouve partout à des prix modiques (sauf aux Antilles où TOUT est cher). Pommes de terres, tomates, courgettes, aubergines, salades, céleris, carottes, oignons sont les standards qui garnissent le bord. Nous rangeons les pommes de terre, oignons, ail et échalotes dans le "légumier" du bateau, mais il n'est pas assez aéré pour conserver d'autres fruits ou légumes.


Nous préférons les mettre dans des paniers en osier sur une couchette du carré, ou pour les plus longues traversées dans des hamacs en filet pendus au plafond. Pour la transat, nous avons en plus deux caisses pliantes en plastique (genre grillagée) que nous rangons sous la table du carré (on ne mange jamais à l'intérieur). Les légumes sont disposés entre des papiers journaux : très peu de pertes, mais regarder l'état tous les deux jours. Les œufs se gardent bien également hors frigo dans les emballages en polystyrène, penser à retourner les boîtes tous les jours (pour maintenir le jaune au milieu de l'œuf, hors contact avec la coquille).

Yaourts de longue conservation «Elle et Vire» : plus de 4 mois hors frigo (ici à Trinidad)

Les fruits qui se conservent le mieux sont les pommes, les citrons (grosse consommation), les pamplemousses, les oranges : 2 à 3 semaines si pas de chocs. Au fur et à mesure de l'avance, notre cambuse se garnit de fruits plus tropicaux : goyaves, maracujas, ananas, bananes, avocats, mangues (Il en pleut au Brésil) et toute une gamme de fruits inconnus dans laquelle l'amateur peut tenter de nouvelles aventures.


Les petits déjeuners ont leur armoire dédiée : thé, café (soluble et moulu), muesli et céréales, miel se trouvent partout sauf les confitures qui sont quelconques après la France. Le lait UHT est omniprésent, comme le sucre et les édulcorants. Une machine à café Senseo est venue compléter le confort du bord. Cadeau du Chef. Attention toutefois à faire du stock de pochettes de café en Europe, ce n'est pas facile à trouver ailleurs.


On trouve maintenant des yaourts frais un peu partout, y compris au Cap vert, mais ils ne tiennent pas longtemps et certainement pas hors frigo. Pour palier à ce petit problème, on peut acheter partout des yaourts de longue conservation (Cap Vert, Dakar, Brésil, Antilles). La palette des saveurs s'est élargie ces dernières années. On trouve les classiques fraise ou mangue mais il faut goûter les saveurs coco, ananas, citron et muesli qui sont excellentes. Dans la gamme des goûts naturels, il y a maintenant le crémeux, le 0% et l'excellent Bifidus. Nous avons goûté les marques PMI, Pascual et Elle & Vire.


Aux Antilles non françaises, on trouve également du yaourt américain infect pour 1 à 2 euros le potiquet. Rontudjûûû ! Pour les traversées de l'Atlantique, nous faisons un stock de longue conservation (6 mois) à Dakar ou au Cap Vert. A Trinidad, on trouve la marque "Elle & Vire" qui est meilleure que "Pascual". Au Venezuela, la marque "Iparlat" est excellente (Ratan Mall à Margarita). Un avantage caché des yaourts longue conservation est d'en mettre que quelques uns au frigo, car c'est meilleur frais et de mettre le gros du stock dans un coffre. Tout bénéfice pour l'encombrement de nos petits frigos.


Nous avons avec succès "prolongé" notre stock de yaourt frais de la façon suivante : garder le dernier pot de Danone nature (une autre marque fera aussi l'affaire). Le mettre dans un "Tupper Ware" d'une contenance de plus d'un litre. Dans une casserole, faire frémir un demi litre de lait. Oter la peau. Verser dans la casserole l'autre demi litre de lait. La température est alors OK. Verser le tout dans le "Tupper Ware" où se trouve le yaourt. Tourner pour bien mélanger. Fermer hermétiquement la boite. Attendre 24 heures. Nous plaçons la boite dans le compartiment moteur qui est entre 35 et 40 degrés. Ca marche pas mal, mais si l'on fait plusieurs générations de yaourt, le ferment semble s'épuiser. Vous aurez entretemps gagné une semaine de rab. N.B.: ne pas espérer faire 1 litre de yaourt aux myrtilles au départ d'un potiquet ... Pour les prévoyants et grands amateurs de yaourt, il faut se procurer du ferment en fiole chez le pharmacien, avant de partir.


Pour varier les plaisirs lactés, la marque Yabon propose des gâteaux de riz et de semoule de longue conservation hors du frigo (plusieurs mois). Ceci pourrait vous apporter du changement dans les desserts lors de vos traversées. A tester avant pour savoir si le goût vous plaît. Le conditionnement est en pot métal pour les gros volumes et plastique avec opercule métal pour les petits volumes (parfaitement emboitable une fois consommé)

Les fromages à pâtes dures (genre cheddar) sont facilement disponibles partout et se conservent longtemps, mais ce n'est pas terrible (le meilleur est le néo-zélandais Anchor). Le camembert ou le brie de France en boîte de conserve, made in Germany, c'est pire : essayez si vous ne connaissez pas. Nous avons mangé avec des copains sur l'Amazone le dernier camembert au lait cru 5 mois après avoir quitté la France, bien rangé au congélateur, avec des toasts de pain fait maison, le tout arrosé d'une bouteille de Bordeaux, surréaliste mais goûteux !


En ce qui concerne les charcuteries : le jambon blanc est fragile et doit être conservé au frigo et consommé rapidement, en revanche nous avons gardé deux mois du jambon d'Ardennes fumé, emballé sous vide et posé à fond de cale. En noix de 1 kg, il se consomme en une semaine. Les saucissons tiennent bien la distance, mais on n'en trouve plus beaucoup après les Canaries. Y faire un stock. Pour les pâtés, c'est uniquement en boîtes ou bocaux mais faire des essais avant …


Le Venezuela est un pays formidable pour les jambons fumés. Nous en faisons couper 4 x 300 gr de type Serrano seco ou suave, très fin. Nous mettons 2 barquettes au frigo pour la consommation proche et 2 barquettes au congélo pour plus tard. Un délice qui ne perd rien de sa saveur, dégusté aux Roquès derrière la barrière de corail ! Les "salsichones" (sauciflard) ne sont pas mal non plus.


Pour la viande, 2 jours au frigo, pas plus, mais des mois au congélo ... Le Brésil offre une bonne viande à petit prix, alors tant qu'à faire autant prendre du filet (filè sous vide au rayon boucherie), mais il vaut mieux le commander chez le boucher et le découper soi-même comme on le désire. Celle d'Argentine et du Venezuela est extra et à un prix ridiculement bas. Pour la viande, essayer d'acheter une filet pur entier (Lomito) et demander au boucher de le préparer en médaillons (medallons). Un régal, surtout au BBQ ! Comparatif brésilien/français noms de viandes.


Nous avons apprécié les soupes minutes durant les quarts de nuit, c'est vite fait et réconfortant malgré la température ambiante.


Dans le même ordre d'idée, on trouve aussi les nouilles asiatique déshydratées en sachet (en grande surface ou sur asiamarché.fr), les prix varient de 0,30~1,00€ le sachet. Le kit se compose d'un ou plusieurs sachets d'assaisonnement, d'un sachet de bouillon déshydraté et d'un bloc de pâte. Le temps de préparation hors ébullition avoisine les 2 minutes. Il y a de nombreuses saveurs : langouste, crabe, crevette, champignon, oignon, légumes, bœuf, canard, poulet, curry, ... 

Les miches de Caramel…

Des biscuits sucrés sont également grignotés à ce moment. Le Brésil et l'Argentine en propose une grande variété mais de qualité moyenne. Il faut débusquer les meilleurs (gaufrettes Brigadeiro). Le chocolat, surtout noir se garde très bien à bord malgré les températures tropicales. Nos équipiers sont sommés de nous en apporter à chaque rotation. Nous dégustons donc depuis le départ du chocolat Côte d'Or ou Lindt, dans les variantes zestes d'orange confits, poire intense, noisettes, noix de pécan, etc… Ça aide à ne pas perdre le moral.


Dans le genre vite fait et pas mauvais, les espagnols, anglais et brésiliens offrent des gâteaux "automatiques' : juste ajouter de l'eau et mettre au four. Les copains sont toujours impressionnés. La mousse au chocolat et la crème caramel sont encore plus vite faits. A essayer avant de ricaner.


Le pain est souvent insipide et nous le faisons régulièrement nous-même. A cet effet, nous avons embarqué une machine à pain qui pétrit et cuit le pain sans intervention. Il faut faire son stock de levure sèche et de farine complète ou aux multiples céréales quand disponible (ne conserve pas plus de 6 mois en bon état). La machine fait un pain excellent en 1 heure 55 minutes, même sur le convertisseur (= sur les batteries). A ma connaissance, seule la marque Panasonic fait un pain à cette vitesse.


Pour les apéros, faire un gros stock d'olives aux Canaries, elles sont délicieuses et pour rien, après c'est fini ou considéré comme un produit de grand luxe. Les chips et autres cacahuètes sont légions partout (Pringle).


Pour les boissons, nous avons fait une réserve de vin en France et aux Canaries, ensuite, c'est plus difficile et beaucoup plus cher (vins sud-américains ou sud-africains pas mauvais d'ailleurs). Ne pas manquer d'acheter quelques bouteilles de blanc de malvoisie à Lanzarote.


Possibilité d'achat de bons vins en Argentine (évidemment), au free tax de la marina Crews Inn à Chaguaramas (Trinidad), à Saint Martin, dans les Antilles françaises.


Les alcools sont bons marchés à Gibraltar, aux Canaries et pour certains au Brésil. Le rhum est omniprésent sur le circuit puisque la canne à sucre est la mère des cultures locales. On trouve de la bière, des jus et des softs drinks partout, mais faire le plein avant de quitter le Brésil. Pour l'eau, nous avons une réserve de survie de 20 litres en bouteilles, mais nous buvons celle des tanks qui est filtrée par un filtre (General Ecology ou Pure Water). Il est facilement achetable en ligne par l'Internet. Un petit robinet à l'évier permet de la consommer pour le thé et pour les glaçons. Nous y remplissons des bouteilles de 1,5 litres qui se rafraîchissent au frigo. Un filtre tient au moins 6 mois de vie à bord. Fini la corvée de transport des bouteilles d'eau et que de poids et de place gagnée dans le bateau.


Coffee TRUC : Avec de la bonne eau, on peut faire du bon café. C'est que vous propose HAND EXPRESSO. Cette machine entièrement manuelle produit un excellent café expresso, testé depuis des mois sur notre bateau-copain Tuamitoo. Visualisez la vidéo ici. Toutes les infos et la possibilité de commander sont sur le site de Hand Expresso.

Pour terminer, rendez-vous sur la page "Chef à bord" pour les trucs de cuisine à bord et les recettes du chef de Caramel.

Dernière mise à jour de l’article : avril 2012

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